Marc, quand et comment avez-vous compris que vous souffriez d’éjaculation précoce ?
Je crois que j’ai mis des années à me le formuler ainsi, même si j'ai compris qu'il y avait un problème dès mes premiers rapports sexuels. C'était avec une jeune femme dont j'étais très amoureux. J'étais toujours très excité, mais au moment de la pénétration, c’était terminé en moins d’une minute... Ma partenaire d’alors a été douce, et je lui en serai toujours reconnaissant, mais je voyais bien son désarroi. Il y avait une frustration énorme, un mélange de honte et d’anxiété. Je tâchais de compenser avec beaucoup d'attentions au quotidien. Ça m'a permis d'éviter les trucs de bourrin ou les maladresses habituelles des vingtenaires. Ce n'est qu'ensuite, après notre séparation, que j’ai découvert que c’était ce qu’on appelle une « éjaculation précoce primaire », c’est-à-dire un trouble présent depuis le début de la vie sexuelle. Jusqu'à tomber sur cette expression dans un magazine de vulgarisation scientifique, j'avais seulement le sentiment de « manquer d'endurance », de mal gérer mon matos... J'ai aussi pris conscience que c'est quelque chose de très fréquent, dont on ne parle pourtant presque jamais.
Vous aviez pourtant une formation scientifique et, on l'imagine, une approche rationnelle du corps. Cela vous a aidé ?
Oui et non. Mon côté ingénieur m’a poussé à « chercher la cause », à analyser le mécanisme du réflexe éjaculatoire.
Je me disais que si le corps avait un mécanisme, on devait pouvoir le contrôler. J’ai lu toutes sortes d'articles dans des revues, parfois à comité de lecture, parfois même en anglais, genre Society for Sexual Medicine ou Sex [M]ed. Au final, j'en ai tiré un bagage théorique. Oui, « l’éjaculation précoce se caractérise par un délai éjaculatoire trop court, inférieur à 1 minute après la pénétration », un « manque de contrôle », une « souffrance du patient ». Voilà. Et ensuite ?
Le diagnostic était clair : j’étais un homme atteint de ce trouble sexuel courant, lié à une hypersensibilité du gland et à une hyperexcitabilité du réflexe d’éjaculation. Et ? Et rien. Savoir, ce n’est pas guérir.
Quelles ont été vos premières tentatives pour vous en sortir ?
D’abord, j’ai essayé les préservatifs retardants, en me disant que cela allait diminuer la sensibilité. C’est vrai que ça ralentit un peu la stimulation, mais à chaque fois, je me sentais comme déconnecté.
J’ai aussi tenté des crèmes topiques à base de lidocaïne, un anesthésique local censé aider à retarder l’éjaculation. Le problème, c’est que ces produits peuvent aussi engourdir la partenaire. Ce n’était pas une solution durable.
Ensuite, j’ai exploré les techniques comportementales : la technique du stop go et la technique du squeezing.
Ils demandent du temps, de la patience et, surtout surtout, de la communication dans le couple. Ça m'a aidé à mieux connaître (et reconnaître) mes signaux corporels, mais j’étais encore très tendu.
Qu’est-ce qui était le plus difficile à vivre à cette époque ?
Le silence… Ou, pire encore, le sentiment d’échec.
J’avais une libido normale, une activité sexuelle régulière, mais je me suis mis à craindre chaque rapport, que ce soit avec une partenaire occasionnelle ou avec une femme aimée. Dans les deux cas, j'étais systématiquement terrifié à l'idée de cette dysfonction sans perdre espoir que, cette fois-ci, avec assez de concentration, je pourrai donner le change.
L’impact sur le couple est immense, je ne sais pas si c'est quelque chose de vraiment compréhensible pour ceux qui n'ont pas connu cette difficulté. On se replie sur soi, on évite les rapprochements, on s’invente des excuses. Imaginez que pendant un moment, j’ai même simulé une dysfonction érectile pour ne pas avoir à expliquer l’éjaculation rapide. C’est peut-être absurde, mais j'avais plus de facilité à dire : « je n’ai pas d’érection » que « j’éjacule trop vite ». Bref, avec cette charge mentale, mon désir sexuel a fini par baisser. Un homme inachevé, voilà, j'étais un homme partiel, avec une virilité partielle.
Avez-vous consulté un spécialiste ?
Pas tout de suite. Là encore, ça peut sembler bizarre, mais il m’a fallu des années avant de consulter un médecin. J’avais honte de parler de mon appareil génital, de mes symptômes. J’ai finalement pris rendez-vous avec un sexologue de formation dont j'avais trouvé le site, un peu par hasard, sur internet. Il me semblait à la fois compréhensif et digne de confiance. Il avait une manière de parler de l'éjaculation précoce qui m'a séduit parce qu'il ne la minorait pas. Je me suis dit : « Sûr que ce type est passé par là aussi ! ».
Il m’a expliqué que dans mon cas, on pouvait envisager plusieurs pistes :
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Une thérapie comportementale pour apprendre à mieux gérer l’excitation,
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Un traitement médicamenteux, type inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) comme la dapoxétine (Priligy),
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Et, à terme, un travail sur le psychologique et le couple.
Le traitement m’a un peu aidé à diminuer la sensibilité, mais les effets secondaires étaient trop lourds : nausées, fatigue, baisse de libido. J’ai donc préféré miser sur la thérapie et la connaissance de soi.
Vous parlez de thérapie comportementale. En quoi ça consiste concrètement ?
La thérapie comportementale repose sur l’observation du réflexe éjaculatoire et la capacité à le moduler. On travaille sur le temps de latence, c’est-à-dire le délai éjaculatoire entre la stimulation et l’éjaculation.
On apprend à repérer la phase d’excitation avant le point de non-retour. Dans mon cas, cela passait par des exercices de Kegel, de respiration, et une approche sexologique avec ma partenaire. Au fond, il s'agissait de reconnecter le cerveau et le corps. Ce n’est pas magique, il faut être honnête, mais c'est très utile pour commencer à reprendre le contrôle.
Il existe aussi une éjaculation précoce secondaire. Avez-vous été concernés ?
Pas directement, mais j’ai compris le principe. Si je ne dis pas de bêtise, l’éjaculation précoce secondaire (ou acquise) survient chez des hommes souffrant d’un déséquilibre ou d’un stress lié à la vie sexuelle ou au psychologique.
Dans mon cas, c’était primaire, un trouble présent depuis la première fois, mais j’ai aussi connu des rechutes. Par exemple, après un échec amoureux, une période de fatigue chronique, ou lors d’un stress professionnel qui dure. Je crois que ce qu'il faut surtout retenir, c'est que c'est une dysfonction sexuelle très sensible au contexte.
Vous avez parlé des préservatifs retardants et des crèmes topiques sans grand enthousiasme… Est-ce qu’il existe des produits qui vous ont vraiment aidé ?
Oui, il est effectivement temps de les évoquer ! La gamme Biocalma m'a clairement accompagné dans ma prise en charge et je suis heureux de pouvoir en témoigner. L’huile CBD Éjaculation Optima 30 m’a aidé à diminuer la sensibilité du gland tout en apaisant mon anxiété. Je tiens à préciser que ce n’est pas un « médicament » mais un produit naturel, sans effet anesthésiant brutal.
Le gel retardant Evo a aussi joué un vrai rôle dans ma routine. Avec une application quelques minutes avant l’acte sexuel, je suis parvenu à allonger mes rapports sans altérer le plaisir. Pas d’anesthésie du pénis, juste un meilleur contrôle. Après, je ne saurais pas exactement répartir les médailles, mais je peux dire que ces produits, associés à la thérapie comportementale, ont transformé ma vie sexuelle.
Quel a été l'impact sur la vie de couple ?
Avant, j’étais sur la défensive. Ma partenaire ressentait mon malaise, mais je refusais d’en parler. Je me vexais, je me braquais.
C'est une banalité, mais c'est vrai : la communication a tout changé. J’ai compris que la satisfaction sexuelle ne dépendait pas d’une durée, mais de la qualité du rapport et de la connexion émotionnelle. Quand j’ai osé lui dire : « J’ai une éjaculation précoce », elle a simplement répondu : « Eh bien, on va travailler ça ensemble ! ». Elle l'a pris très simplement, comme si j'avais parlé d'une chose anodine. Ce jour-là, j’ai repris confiance en ma masculinité.
Comment vivez-vous les choses aujourd’hui ?
Je me sens apaisé et, à tory ou à raison, je ne me définis plus comme un éjaculateur précoce, même si j’ai conscience que ce trouble sexuel fait partie de mon histoire. Avec l'expérience, les signaux sont reconnaissables : quand l’excitation monte trop, quand la stimulation devient trop intense, je ralentis. Je garde à l’esprit qu'une éjaculation prématurée ne signifie pas une anomalie, mais un dysfonctionnement qui se traite.
Que diriez-vous à ceux qui n’osent pas en parler ?
Que le silence fait perdre l'estime de soi et que c'est en fait bien pire que l’éjaculation rapide.
J'ai lu cette phrase, que j'aime beaucoup : « l’éjaculation n’est pas une course contre le temps, mais une danse avec le plaisir. »
En ingénieur, vous aimez les chiffres. S’il fallait quantifier vos progrès ?
(Rires.) Disons qu’avant, mon temps de latence était de trente secondes. Aujourd’hui, il est d’environ cinq à sept minutes, parfois plus. Mais, je le répète, ce n’est pas la durée qui compte : c’est la sérénité.
La thérapie, les exercices, les produits Biocalma, tout cela a contribué à une amélioration subjective et mesurable. Mon cerveau ne vit plus l’acte sexuel comme une épreuve.
Si on devait résumer votre chemin ?
J’étais un homme rationnel, mais enfermé dans un trouble sexuel. J’ai eu recours à la médecine sexuelle, à une approche psychosomatique et à des produits doux. Aujourd’hui, je peux le dire : « L’éjaculation précoce est derrière moi. »
Propos recueillis par l’équipe Biocalma